Il y a un mois, Bob Saget est mort subitement à 65 ans. Je l’aimais bien.

Fin 80, début 90, quand tu regardais Giga sur Antenne 2, Bob Saget était Danny Tanner dans La Fête à la Maison. Tous les matins, il animait Debout San Francisco avec Rebecca Donaldson. Veuf, il retournait ensuite élever ses 3 filles avec l’aide de son pote Joey Gladstone et de son beau-frère Jesse Katsopolis.

Dans un épisode, il chantait Kokomo sur scène avec les Beach Boys. Je devenais fan de ce groupe par la même occasion. Quand j’ai commencé à me diriger vers “la musique de vieux”, une orientation décisive de mon adolescence, Bob Saget était au poste d’aiguillage1.

Bob Saget fut aussi voix off : d’une part celle de America’s Funniest Home Videos — qui fut adapté en France sous le nom de Video Gag —, et d’autre part celle de Ted Mosby parlant à ses enfants dans How I Met Your Mother. Solide. Bien plus que Bernard Montiel.

Enfin, Bob Saget fit du stand up. Catégorisé adulte parce qu’il jurait et parlait cul. Le grand écart avec l’image du papa parfait Danny Tanner est impressionnant. Pour en avoir un aperçu, il faut regarder son intervention dans le documentaire The Aristocrats où de nombreux comiques racontent inlassablement la blague éponyme. Elle consiste à toujours partir du même point de départ (une famille présente un numéro de spectacle à un agent) et aboutir à la même chute (”— et comment vous appelez ce numéro ? — Les Aristocrates !”) et en meublant le milieu avec autant de trucs immondes que possibles. La blague est donc vraiment nulle, mais elle peut devenir drôle si celui ou celle qui la raconte arrive à la rendre drôle. Pas une mince affaire. Mais pour Bob Saget, la mission fut réussie.

RIP Bob Saget. Le monde va mal.

  1. Voir par ailleurs le slam de Tom Hanks sur ledit épisode. Ça tourne à l’obsession.