La France, parent pauvre du rock ? Dick Rivers, Richard Anthony, même Johnny ! Dès le début, on a tout chouré aux anglophones.

Mais le summum date de 1976, avec l’apparition de Téléphone. Pendant franchouillard des Television new-yorkais - le CBGB’s en moins - le groupe se compose d’un sosie de Mick Jagger au chant (Jean-Louis Aubert, dit l’Abbé Aubert, également fabuliste, poète, journaliste et critique), de Louis Bertignac, sorte d’ersatz fadasse de Keith Richards sans les cendres de son paternel dans le pif, d’un mec avec un nom un peu russe et d’une meuf à la batterie (comme dans le Velvet…) qui apparemment est un peu chiante, vu que ça fait 20 ans que les autres veulent faire une reformation et qu’elle, elle veut pas.

S’ils avaient dû naître 10 ans plus tard, Jean-Louis Aubert et sa clique se seraient sûrement appelés Minitel, ce qui, a posteriori, aurait été assez risible. Néanmoins, Téléphone est tout de même un sobriquet de choix pour les journalistes qui purent et peuvent encore s’en donner à coeur joie, avec des jeux de mots aussi pourraves que “Téléphone sans clavier” (pour peu qu’il y ait eu une embrouille avec le mec aux synthés), “Le nouvel album de Téléphone ? Potable !” ou encore “Téléphone se la joue bee bop !” (jeu de mots fort à propos en supposant que la bande à Loulou ait pris un virage free jazz au moment du lancement de la merveille technologique de France Telecom du même nom au début des années 90).

Fan, comme une majorité de personnes de bon goût, de Bidophone et de leur plus grand tube La pompe à merde, Jean-Louis va édulcorer le propos et offrir, en 1979, une “reprise” (un “plagiat” plutôt ?) intitulée La bombe humaine. Depuis la rupture, Bertignac chante “Vas-y guitare” tous les 3 jours environ, tandis qu’Aubert, tente de se convaincre que “Voilà c’est fini”…