Outside Llewyn Davis

Post vintage de décembre 2013.
Si on a désormais envie de jouer au bowling à chaque fois qu’on entend les Gipsy Kings, on dit merci qui ? Merci les frères Coen !
La semaine dernière, on a parlé de Inside Llewyn Davis et de sa musique. Aujourd’hui, places à d’autres films des frères Coen.
Where No One Stands Alone, par les Peasall Sisters
Commençons sobrement. Dans True Grit, on pouvait redécouvrir Where No One Stands Alone, un titre signé Mosie Lister jadis interprété par Elvis himself. Mais dans la version choisie par les frères Coen, à la place d’un King à paillettes sortant la grosse artillerie, on a le droit à la version de trois ados américaines qu’on dirait en train de chanter dans le salon devant leur famille pour le réveillon de Noël.
Ces jeunes filles sont donc The Peasall Sisters, un groupe très discret sur Internet
Le groupe n’avait pas encore de page Wikipedia lors de la 1e publication de ce post. C’est désormais chose faite
Les Peasall Sisters ne sont cependant pas connues que pour Where No One Stands Alone, elles le sont aussi pour In The Highways qu’elles avaient interprété à tout juste 13, 9 et 7 ans pour… O’Brother, un autre film des frères Coen. Elles n’ont pas de site web mais elles auront gagné un Grammy Award. C’est déjà ça.
O’Brother, une anthologie
Dans O’Brother, les frères Coen ont fait mieux que de choisir des musiques sympas, ils ont carrément créé un groupe : The Soggy Bottom Boys (ou Les Culs Trempés en V.F.). Le groupe mené par George Clooney a alors rejoint Spinal Tap, The Rutles et Gangrène Plastic au panthéon des groupes fictifs créés pour le cinéma.
À la production des titres des Soggy Bottom Boys, on retrouve T-Bone Burnett (voir chapitre précédent) notamment pour le tube du film, I Am A Man Of Constant Sorrow :
Le film se revoit avec plaisir, je vous invite à vous en donner à coeur joie.
Hotel California, par les Gipsy Kings
— Fuckin’ Quintana… that creep can roll, man.
— Yeah, but he’s a pervert, Dude.
Comment parler de musique dans les films des frères Coen sans parler de Quintana ? Au générique de The Big Lebowski, John Turturro n’est plus Peter des Soggy Bottom Boys, mais Jesus Quintana, le joueur de bowling le plus dégueulasse de l’histoire. Là, coup de génie, un truc qui n’arrive qu’une fois par décennie, mettre les Gipsy Kings et leur reprise de Hotel California en bande son du strike le plus célèbre du cinéma.
Je vous recommande à ce propos l’interview de Turturro parlant du film. Il raconte notamment comment après avoir proposé des idées qui lui semblaient folles comme l’ongle, le filet à cheveux, ses gestes pour nettoyer les boules ou celui de lécher la boule avant de la lancer, il pensait que les frères Coen feraient le tri au montage et son embarras lors du visionage du film, voyant qu’ils avaient tout gardé.
We have a nice relationship and that’s a good example of collaboration and good friendship because I’m very relaxed with them and I feel like if I show them something, you know, they’ll say no. They let me try it, they never go, “Oh well, that’s not up my idea.” So I knew I was a pederast, so I knew I had Jesus there and that. So I said, “Can I have a nail?” And I said, “Yes, can I have a hand there?” And then I saw the thing that shined the balls on the set, you know. This guy had it out and I said, “Look at this, it’s like I have giant balls.” And Joel and Ethan were like dying. I think they knew the day they were going to do stuff with me that they had extra time, which is very unusual as you know. And so they did have extra time that day because they thought, well maybe I would come up with some crazy ideas and I did so. But when I saw that, I was like, “Wow, that’s just inspiring.” This is my whole character, you know. So you have this one Michael Chekhov talk, “Psychological Gesture.” That’s it, shining my balls. That’s it, that’s my psychological gesture. And then I thought, you know, I should like, I said, “Could I, you know, I want to lick the ball?” And he said, “Oh, that’s great.” You know, put it in. It’s just stuff because you’re so relaxed with a friend or whatever that you feel like you’re not going to be fired, you know what I mean by saying these things. And I said, “You know, maybe I could do this Muhammad Ali kind of thing and this kind of dance.” And so we just kept adding and adding for this montage. I didn’t know if they would use all those things. The lines were exactly the same. But when I saw how they put it together, I have to say I was completely embarrassed. I was like, oh my God. I was like, I liked it, but I was so embarrassed.
Bonus aka le meilleur pour la fin
Betty Poop est une fan des chansons folk utilisées par les Coen et en est l’auteur d’une anthologie.
- Down To The River To Pray (O’Brother)
- Didn’t Leave Nobody But The Baby (O’Brother)
- Where No One Stands Alone (True Grit)