Chœurs plombés. Piano grave. Rythmiques pesantes. Plus question de la légèreté (apparente) des albums où Dennis Wilson n’était que le batteur au service des compos de ses frères. Ici, ni sons d’animaux, ni sourire.

L’ambiance de Pacific Ocean Blue, unique disque du seul frère Wilson digne d’être appelé Beach Boy est donc très lourde. Mais cela n’enlève rien à la beauté de l’œuvre. Tout transpire ici le mal-être de l’artiste, de River song pour débuter le LP, en passant par Moonshine, Thoughts of you ou You and I, chansons gueule-de-bois au lendemain d’une cuite à l’eau de mer.

A l’écoute, impossible de ne pas penser à l’élément aquatique qui eut finalement raison du fils cadet de la famille. En fermant les yeux, le spectacle s’apparente à des vagues d’un bleu gris, lentes, sonores et dévastatrices. Comme qui dirait : la force tranquille.

Voila donc ce qui caractérise ces 12 chansons : le calme avant la tempête. Tout est sombre et sent le chaud comme avant l’orage. La tension se perçoit à chaque instant. Mais jamais le tonnerre ne se fait entendre. En cela, le malicieux Dennis a réussi à magnifier ses tensions intérieures pour en faire des vignettes au pouvoir d’attraction inouï.

Niveau du disque : Tapissier