Les acronymes c’est cool et ça permet de faire, genre, on est hyper occupé et hyper tendance. Souvenez-vous, lorsque vous avez téléphoné à votre amis Jean-Louis, enseignant :

  • Salut Jean-Louis, ça roule ?
  • Ah salut mec, ouais ça va mais depuis que je suis TZR dans la région PACA j’arrête pas! D’ailleurs je dois te laisser, on se rappelle ASAP !

Bref, vous aurez compris, les acronymes sont hype. Du coup, en cherchant un nom pour ma nouvelle, et toute première, chronique, dont l’objet est la présentation de groupes franco-francophones, j’ai trouvé cette petite référence à l’éducation en milieu défavorisé plutôt chouette. Certains vont penser que je sous-entends que vos oreilles ont besoin d’aide particulière. Ce n’est pas tout à fait faux.

Pour ce premier billet, je vais vous parler des EP de deux formations françaises que j’affectionne particulièrement.

Les propriétaires d’iPhone l’auront peut-être constaté, mais lorsque vous écrivez un Short Message System (ou SMS pour utiliser encore un acronyme!), le logiciel d’écriture intuitive remplace automatiquement LA (respectivement MA) par LE (respectivement ME). Sachez que je n’écris pas cette article avec un logiciel de la pomme et que donc, et malheureusement, LA FIANCEE n’est pas la mienne mais une jeune et charmante chanteuse qui nous livre une musique folk intime et légère portée par une voix claire et douce.

Depuis à peu près un an, Claire de son prénom, nous propose à cadence régulière des florilèges de chansons d’une grande qualité, dont certaines composées par le génialissime Florent Marchet. L’opus qui nous intéresse ici, troisième d’une série de quatre et nommé simplement Trois, rassemble une sélection irréprochable de reprises interprétées avec brio. On s’émerveillera sur la version cabaret du Bien Avant de Benjamin Biolay, on remuera du popotin sur le titre oublié Tout ce qui nous sépare de Jil Caplan mais on aura commencé à vibrer dès l’Ouverture d’Etienne Daho. Le mélomane averti aura donc constaté la présence des fins fleurons de la pop, courant musical que La Fiancée semble bien avoir épousés.

La deuxième galette que je voulais vous présenter ici n’est pas celle dite des rois mais plutôt d’un quintette français, recruté sur Myspace et qui porte curieusement le nom d’une station thermale allemande. J’ai nommé Baden-Baden. Si le titre Anyone affole un peu la blogosphère depuis quelques temps et a valu à la formation parisienne quelques bon papiers de ci de là, je n’ai pour ma part découvert le groupe que très récemment, en achetant comme tout le monde l’EP à la FNAC. Pour rester dans un registre francophone, car c’est un peu le but de la chronique, je n’hésiterais pas à dire qu’on se retrouve à la croisée de groupes comme Montgomery, Malajube ou encore Girls in Hawaii. Nous sommes en présence de six chansons qui alternent entre l’anglais et la langue de Molière. Les morceaux du début de l’opus sont de véritables bijous de finesse (Anyone, 78) et il est carrément jubilatoire de passer du sourire des premières notes de Ukulélé de TV aux riffs de guitare puissants de la fin du morceau. Les paroles de l’excellent Alice risquent de vous trotter dans la tête un certain temps. Un bon bain de pop, en somme.