Oliver Tate est un lycéen probablement intelligent mais un peu loser. Alors que les bookmakers ne lui donnaient qu’une petite cote, il parvient à pécho sa camarade de classe Jordana. Mais très vite, à son labeur intensif pour devenir le-meilleur-petit-ami-possible s’ajoute une autre mission : sauver le mariage de ses parents, menacé par l’emménagement du premier amour de sa maman dans la maison d’en face.

Submarine, excellent film, est l’adaptation du premier roman éponyme de Joe Dunthorne, un jeune écrivain gallois visiblement prometteur — et qui vient de publier un nouveau roman, Wild Abandon — et c’est également le premier film réalisé par l’anglais Richard Ayoade, qui s’est fait connaître dans le petit monde de l’humour geek en interprétant le rôle de Maurice Moss dans la série anglaise The IT Crowd. Une doublette de débutants qui fait mouche puisque le film séduit sur tous les plans : scénario, style et musique.

Ayoade est visiblement quelqu’un à suivre de près. Outre The IT Crowd, son parcours est déjà très riche et intéressant puisque son CV inclut entre autres la réalisation de nombreux clips pour des groupes cools (parmi lesquels Arctic Monkeys, Last Shadow Puppets, Vampire Weekend, Kasabian et Yeah Yeah Yeahs) et l’interprétation, l’écriture et la réalisation d’un ovni télévisuel au potentiel burlesque himalayesque, AD/BC: A Rock Opera.

Le carnet d’adresses d’Ayoade est aussi bien fourni puisque que c’est Ben Stiller qui est à la production de Submarine, mais, surtout, Alex Turner, leader des susmentionnés Arctic Monkeys et Last Shadow Puppets signe la B.O. du film, recommandée (Piledriver Waltz en tête) et composée de six titres originaux qui offrent à Turner la possibilité de s’exprimer dans un registre assez différent de celui de ses groupes : la balade acoustique et mélancolique.

En ce qui concerne le style du film, Ayoade avait dû répondre lors du dernier Sundance Film Festival aux nombreuses comparaisons qu’on faisait entre son film et ceux de Wes Anderson. Il y a pire comme comparaisons. Dans une interview pour Gordon and the Whale relayée par IndieWire, loin de nier l’influence d’Anderson sur son film - et d’admettre que Rushmore est un film «complètement parfait» -, Ayoade avait surtout dressé une liste d’autres influences plus secrètes mais selon lui tout aussi intéressantes. Voilà quelques items des influences, de quoi nourrir quelques futurs Ciné-club moi j’vous dis :

Une des ressemblances les plus marquantes entre Submarine et les films d’Anderson est dans l’usage de l’uniforme. Oliver et Jordana, les deux héros de Submarine, sont toujours habillés de la même manière : le duffel-coat bleu pour le garçon et le manteau rouge avec doublure moumoute pour la fille. Des costumes d’écolier complètement intemporels qui participent à rendre le film difficile à dater (les looks et les décos laissent penser que l’action se passe dans les 70s mais Crocodile Dundee, sorti en 1986, est mentionné). Je vous recommande d’ailleurs ce post de Redingote sur les costumes des films de Wes Anderson.

Finissons en vrac :

  • White Noise, de Don DeLillo, est le livre préféré de Joe Dunthorne (source ici
  • Wes Anderson fait tailler ses costards chez Mr. Ned, à New York (source ici