Je viens de retomber sur un brouillon de revue de concert, datant de novembre 2002 et du passage de Keren Ann à Bordeaux. Voilà de quoi oublier un petit peu le mainstream et aller faire un tour dans la scène indie islandaise, histoire de briller en société :

Un concert commence toujours par l'attente de l'ouverture des portes. On y croise alors les gens que l'on va côtoyer bon gré mal gré pendant quelques heures et on s'efforce de rendre ces visages familiers.

On s’amuse donc d’y trouver un gars qui ressemble à la fois à Eric Cantona et à Benoît Poelvoorde (ce qui n’est pas un mince exploit), un autre qui ressemble à un membre de Ram Jam (pour ceux qui ne connaissent pas Ram Jam, sachez que ses membres ressemblent étrangement aux footballeurs de deuxième division allemande des années 70) et une majorité de gens que l’on peut regrouper sous l’appellation de premiers de la classe. Car il faut bien remarquer que le public de Keren Ann ne respire pas le rock’n’roll à plein nez et c’est peut-être le seul point négatif lorsqu’on assiste à un de ses concerts.

L’ouverture des portes a enfin lieu, tout le monde prend place dans la salle intimiste de Barbey où on se retrouve facilement avec les coudes sur la scène et là a lieu la bonne surprise de la soirée : Hank & Tank, la première partie.

Deux Islandais de deux mètres vingt chacun débarquent sur scène avec leur guitare Yamaha pourrie, des clopes, des bières et des cheveux gras. Les premières minutes du set frôlent l’insupportable : trois minutes entre chaque chanson pour allumer une nouvelle cigarette, décapsuler une bière, et bouger le plus lentement possible leurs pieds enfermés dans des Clarks taille 57.

Mais peu à peu, une atmosphère s’installe. La musique simpliste et peu fournie du groupe contraste avec le chant chaud et langoureux du chanteur, un peu à la Lou Reed voyez, et finalement le groupe séduit. Et lorsqu’une jeune et fraîche chanteuse rejoint les deux crados pour un duo très sensuel, on se rend même compte que l’on vit le sommet d’un show de trois quarts d’heure.

Finalement Keren Ann et ses musiciens arrivent sur scène et dès leur apparition…

Voilà, le brouillon s’arrête là. Tant pis pour Keren Ann.

Mais le bon côté de la chose, c’est que je me suis souvenu de Hank & Tank. Visiblement, le groupe n’a toujours pas explosé et a une présence très sporadique sur le net. Un MySpace qui atteint à peine les 7000 visites depuis 2008, un MP3 sur Amazon, strictement rien sur iTunes. Mais malgré tout, une excellente vidéo sur YouTube. Considérez vous donc faire partie des happy few. Vous connaissez Hank & Tank.