Casablanca, œuvre magistrale ! Le Cuirassé Potemkine, n’en parlons même pas ! Quant à Citizen Kane, le meilleur de tous ! OK, mais comment faire pour voir ces films anciens, boudés par la télé et trop peu repris par les cinémas ? Pour ma part, la solution a été un abonnement à un service de location de DVD en ligne : Glowria. Trois DVD par mois dont voici détaillée la livrée de septembre…

Pauline à la plage - Eric Rohmer (1983)

La plage en septembre, c’est trop cool. Y’a plus personne et on peut apprendre la planche à voile et parfaire son éducation sentimentale par la pratique et l’exemple. Voilà le programme de pré-rentrée de Pauline, accompagnée de sa cousine (Arielle Dombasle, jeune et pas encore insupportable) et de son pote Pierre (Pascal Greggory, jeune et avec un suprenant physique de jeune premier).

Ce film fait partie de la série Comédies et proverbes de Rohmer (ici, “Qui trop parloit, il se mesfait”), que cette page détaille. Rien n’est accessoire, tout se fait sans manière, du décor, simple comme un mur blanc, aux dialogues, où rien ne reste non dit.

La chanson qui va avec : difficile pour moi de penser à une chanson et à un film où il y a “plage” dans le titre sans penser à ce titre, magnifique, que dis-je, ce chef d’œuvre : Un été de porcelaine, de Mort Schuman.

All About Eve - Joseph L. Mankiewicz (1950)

Eve est une fan groupiesque de la star du théâtre Margo qui, flattée par tant d’admiration, la prend sous son aile et lui confie un rôle d’assistante à tout faire. Peu à peu, pourtant, Eve scrute et apprend tout de Margo et essaie de tout lui ravir : hommes, gloire et célébrité.

J’ai regardé ce film sur les conseils que Serge Kaganski donne sur son blog :

Revu aussi All about Eve de Jo Mankiewicz. Voilà un titre connu qui demeure à 200% à la hauteur de sa réputation. Pas de mots pour rendre justice à cette merveille absolue. Tout y est parfait : le récit global, les dialogues acérés, les acteurs étincelants (ooooh, Bette Davis, aaah, Georges Sanders !), la morale de conte cruel. Je me souviens d’un entretien avec Jacques Rivette, cinéaste mais aussi ex-critique et spectateur ultra-aiguisé, où il exprimait des réserves sur Mankiewicz, disant qu’il manquait de style, que ses films étaient fondés sur de belles mécaniques scénaristiques plutôt que sur une mise en scène qui transcenderait le matériau littéraire de départ. Ce n’est pas faux, mais il n’empêche : quand on (re)voit Eve, à ce degré de complexité, de précision, de virtuosité et de cruauté, le scénario devient du cinéma, surtout quand il est incarné par des comédiens stradivarius. Et dans cette fable balzacienne, tout est dit pour toujours et merveilleusement sur la célébrité, la rivalité, l’arrivisme, les rapports entre les artistes et la critique, la loi du spectacle.

Si je ne partage pas complètement son enthousiasme, le film est recommandable… Malgré son pitch qui laisse penser à un film limite flippant, le film sait rester léger par de très bons moments de comédie (où figure une très jeune Marylin Monroe).

La chanson qui va avec : ça aurait pu être Naznavour qui se voyait déjà, ou Starmania qu’a perdu l’humour depuis qu’il a le sens des affaires, mais y’a quand même mieux en matière de chanson qui parle du rêve de l’ascension au sommet : Rock & Roll Star, by Oasis, dont Spotify n’offre qu’une version karaoke… Désolé…

Cat People - Jacques Tourneur (1942)

Irena est une femme un peu bizarre. Bien que séduisant Oliver d’un coup de cil, elle est un peu flippante : c’est pas tout le monde qui provoque une hystérie animale en rentrant dans un pet store. Pourtant, ni ça, ni le chambre à part imposée par Irena, qui croît son âme capable de la transformer en panthère si elle aime ou jalouse, n’empêche Oliver de l’épouser. On s’empêchera pas de penser qu’il est un peu con, surtout que sa pote de boulot Alice semble être une chaussure plus adaptée à son pied. Mais gare à ses fesses si Irena en vient à la jalouser…

Film fantastique et d’angoisse assez court (1h10), l’oeuvre de Tourneur n’en est pas moins efficace. On flippe un peu, et encore une fois, c’est sur les recommandations de Serge Kaganski, qui disait qu’en matière d’érostime, il était “Jacques Tourneur plutôt que Marc Dorcel, La Féline plutôt que La Chatte sur la commode” (sic).

La chanson qui va avec : fastoche, la chanson éponyme (et pas la meileure) de David Bowie !

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